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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 23:39

"J’essayai de peindre l’homosexuel épris de virilité parce que, sans le savoir, il est une Femme. Je ne prétends nullement que ce soit le seul homosexuel. Mais c’en est un qui est très intéressant et qui, je crois, n’a jamais été décrit. Comme tous les homosexuels du reste, il est différent du reste des hommes, en certaines choses pire, en beaucoup d’autres infiniment meilleur. De même qu’on peut dire: «Il y a un certain rapport entre le tempérament arthritique ou nerveux de telle personne et ses dons de sensibilité, etc.», je suis convaincu que c’est à son homosexualité que Monsieur de Charlus doit de comprendre tant de choses qui sont fermées à son frère le duc de Guermantes, d’être tellement plus fin, plus sensible. Je l’ai marqué dès le début. Malheureusement l’effort d’objectivité que je fais là comme partout rendra ce livre particulièrement haïssable. Dans le troisième volume en effet, où Monsieur de Charlus (qui ne fait qu’apparaître en celui-ci) tient une place considérable, les ennemis de l’homosexualité seront révoltés des scènes que je peindrai. Et les autres ne seront pas contents non plus que leur idéal viril soit présenté comme une conséquence d’un tempérament féminin."

(Lettre à André Gide, 10-11 juin 1914)

 

(c) Editions Omnibus

Autodictionnaire Proust, 
par Pierre Assouline
Omnibus, 800 p., 28 euros

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 22:17

"J'ai eu bien peur du diable quand j'étais petit, parce que je prenais sérieusement les lieux communs de l'éloquence ecclésiastique. Mais quand je sentis que ni mes parents, ni leurs amis, ni les prêtres eux-mêmes n'avaient réellement peur de l'enfer, je fus bientôt délivré. Ces peurs, qui n'ont point d'objet dans l'expérience, ne peuvent naître que par contagion."
(Emile Chartier, dit Alain / 1868-1951 / Propos sur la religion, La peur du diable, 20 août 1921)

"Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable."
(Jean Anouilh / 1910-1987 / L’alouette)

"Mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours. Il faut trouver les réponses seul."
(René Barjavel / 1911-1985 / L'Enchanteur / 1984)

"Trop de gens se sont servis de Dieu : Mon Dieu, prient-ils au fond, exaucez ce que le diable m’a promis!"
(Jean-Louis Barrault / 1910-1994 / Pour vous qui est Jésus-Christ?)

"Là où Dieu a un temple, le diable aura une chapelle."
(Robert Burton / 1577-1640 / Anatomie de la mélancolie)

"Le sceptique est le désespoir du diable. C'est que le sceptique, n'étant l'allié de personne, ne pourra aider ni au bien ni surtout au mal. Il ne coopère avec rien, même pas avec soi."
(Émile Michel Cioran / 1911-1995 / Cahiers 1957-1972)

"Tant que l'on croyait au Diable, tout ce qui arrivait était intelligible et clair; depuis qu'on n'y croit plus, il faut à propos de chaque événement, chercher une explication nouvelle, aussi laborieuse qu'arbitraire, qui intrigue tout le monde et ne satisfait personne."
(Emile Michel Cioran / 1911-1995 / De l'inconvénient d'être né)

"Le diable représente en quelque sorte les défauts de Dieu. Sans le Diable, Dieu serait inhumain."
(Jean Cocteau / 1889-1963 / Opium)

"Ainsi, ce sont bien nos ancêtres qui sont à l'origine de nos mauvaises passions ! Le diable, sous l'apparence du babouin, est notre grand-père."
(Charles Darwin / 1809-1882 / Carnet de notes / 1838)

"S'il y a cent mille damnés pour un sauvé, le diable a toujours l'avantage sans avoir abandonné son fils à la mort."
(Denis Diderot / 1713-1784 / Addition aux Pensées philosophiques)

"Quant à l'affaire de la pomme, il fallait le planter ailleurs, votre arbre, ou ne pas créer Adam à votre image. En l'occurrence l'interdiction équivalait à un encouragement, n'importe quel pédagogue vous le dira. Ce n'est pas le diable qui a tenté notre ancêtre, c'est vous qui avez tenté le diable."
(Robert Escarpit / 1918-2000 / Lettre ouverte à Dieu / 1966)

"Il ne faut jamais penser au bonheur; cela attire le diable, car c'est lui qui a inventé cette idée-là pour faire enrager le genre humain."
(Gustave Flaubert / 1821-1880 / lettre à Louise Colet, 21 mai 1853)

"Le bonheur est un mythe inventé par le diable pour nous désespérer."
(Gustave Flaubert / 1821-1880 / Lettre à Louise Colet, 18 décembre 1853)

"Le diable est encore le meilleur subterfuge pour disculper Dieu."
(Sigmund Freud / 1856 – 1839)

"Il me semble que les religions manifestent déjà une forme de totalitarisme lorsque, au-delà d'un individu, elles veulent débusquer le démon qui agit en lui, et ce, au nom d'une doctrine qui s'intéresse au "tout" et non pas aux éléments qui le composent. Les Inquisiteurs n'étaient-ils pas totalitaires lorsqu'ils torturaient un pauvre diable dans l'idée de lutter contre ce Tout partout présent et agissant qu'est le Diable ?"
(Albert Jacquard / né en 1925 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)

"Nous avons beaucoup d'écrits au style mordant, où l'on se refuse à convenir qu'il existe un dieu. Mais nul athée, autant que je sache, n'a réfuté de façon probante l'existence du diable."
(Heinrich von Kleist / 1777-1811)

"Et l'homme qui aura acquis le plus d'habitude morale sera certainement supérieur à ce bon chrétien qui prétend être toujours poussé par le diable a faire le mal et qui ne peut s'en empêcher qu'en évoquant les souffrances de l'enfer ou les joies du paradis."
(Piotr Kropotkine / 1842-1921 / La morale anarchiste / 1889)

"Concevoir le diable comme un partisan du Mal et l'ange comme un combattant du Bien, c'est accepter la démagogie des anges."
(Milan Kundera)

"Je suis parfois tenté par le Diable de croire en Dieu."
(Stanislaw Jerzy Lec / 1909-1966 / Nouvelles pensées échevelées / 1966)

"En enfer le diable est un personnage positif."
(Stanislaw Jerzy Lec / 1909-1966 / Nouvelles pensées échevelées / 1966)

"On ne sait, pour parler à la manière chrétienne, si Dieu doit avoir plus de reconnaissance à l'égard du diable, ou le diable plus de reconnaissance à l'égard de Dieu, de ce que tout se soit ainsi passé."
(Friedrich Nietzsche / 1844-1900 / Opinions et sentences mêlées)

 

"Quand [le Diable] rencontre Dieu
il est très embêté
parce qu'il doit le saluer
c'est réglementaire […]
alors il se rend compte
qu'il est légèrement ridicule
et il s'en retourne chez lui en courant
il allume un grand feu en pleurant […]
et il se couche sur le brasier
avec une grande flamme blanche
comme oreiller
et il ronronne tout doucement
comme le feu
comme les chats quand ils sont heureux
et il rêve aux bons tours
qu'il va jouer au bon Dieu."

(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - Ecritures saintes)

"Dieu est formidiable!"
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Soleil de nuit)

"Quand le diable fait la cuisine le bon dieu se met à table
et le pauvre monde nettoie les fourneaux."

(Jacques Prévert / 1900-1977)

"Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël!"

(Arthur Rimbaud / 1854-1891 / Le Bal des pendus / 1871)

"Si l'on vend son âme au Diable, c'est que Dieu n'en est pas toujours acquéreur."
(Robert Sabatier / né en 1923 / Le livre de la déraison souriante)

"Il semble que le bon Dieu ait créé le monde au profit du diable: il aurait mieux fait de s'abstenir."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga)

"Si j'avais une doctrine religieuse, la voici: Si Dieu existait et l'immobilité, Dieu serait l'immobilité, le Diable étant le mouvement."
(Louis Scutenaire / 1905-1987)

"Et pour vous, c'est ça la religion, une habitude et une vague assurance contre l'incendie, c'est-à-dire contre les flammes éternelles."
(Clément Vautel / Mon curé chez les riches")

"Mais, pour revenir aux Esprits, il est certain que ces mots Démons, Satan, Diable, ne sont point des noms propres qui désignent quelque individu, et qu'il n'y eût jamais que les ignorants qui y crurent, tant parmi les Grecs, qui les inventèrent, que parmi les Juifs, qui les adoptèrent : Depuis que ces derniers furent infectés de ces idées, ils approprièrent ces noms, qui signifient ennemi, accusateur et exterminateur, tantôt aux Puissances invisibles, c'est-à-dire aux Gentils, qu'ils disaient habiter le Royaume de Satan, n'y ayant qu'eux, dans leur opinion, qui habitassent celui des Dieu."
(inconnu / Livre des trois imposteurs / chapitre VI, parag. VI / 1721)

"Si Dieu peut tout et qu'on ne puisse rien sans lui, d'où vient que le Diable le haït, le maudit, et lui enlève ses amis ? Ou Dieu y consent, ou il n'y consent pas. S'il y consent, le Diable en le maudissant ne fait que ce qu'il doit, puisqu'il ne peut que ce Dieu veut; par conséquent ce n'est pas le Diable, mais Dieu même qui se maudit; chose absurde, s'il en fût jamais 1 S'il n'y consent pas, il n'est pas vrai qu'il soit Tout-Puissant, et par conséquent il y a deux principes, l'un du bien et l'autre du mal; l'un qui veut une chose, l'autre qui veut le contraire. Où nous conduira ce raisonnement ? A faire avouer sans réplique que ni Dieu ni le Diable, ni le Paradis, ni l'Enfer, ni l'âme ne sont point ce que la Religion les dépeint, et que les Théologiens, c'est-à-dire ceux qui débitent des fables pour des vérités, sont des gens de mauvaise foi, qui abusent de la crédulité des peuples pour leur insinuer ce qui leur plaît..."
(inconnu / Livre des trois imposteurs / chapitre VI, parag. VII / 1721)

"Mieux vaut tenir le diable dehors,
Que de le mettre à la porte."

(Proverbe écossais)

"Le diable chante la messe."
(Proverbe français)

"Quand le diable est vieux, il se fait ermite."
(Proverbe français)

"C'est péché de calomnier le diable."
(Proverbe français)

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 20:32
"Mon père, y voulait que j'fais des études, parce qu'y voulait que j'suis technocrate. Parce qu'y disait, technocrate, c'est une nouvelle race de feignant! Mon père y disait, technocrate, c'est des mecs que quand tu leurs poses une question, une fois ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posé. Mon père y disait, les technocrates, si on leurs donnerait le Sahara, dans 5 ans faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs." (L'étudiant, Coluche)
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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 16:31
  1. Nous avons justement autant de religion qu'il nous en faut pour nous haïr les uns les autres ; nous n'en avons pas assez pour nous porter à la tendresse mutuelle.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.130, Henri Scheurleer, 1757)
     
  2. Quand nous réfléchissons sur les événements passés, les Guerres, les Émeutes, les Négociations, nous nous étonnons de ce que les hommes se sont donné tant de mouvements pour des choses si passagères : si nous considérons le temps présent, nous voyons précisément la même humeur intrigante qui s'occupe sur les mêmes événements, et nous ne nous en étonnons point du tout.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.130, Henri Scheurleer, 1757)
     
  3. L'homme sage tire des conjectures et des conclusions de l'examen de toutes les circonstances des choses ; mais le moindre incident, qu'il n'est pas possible de prévoir, est capable de donner aux affaires, des tours si peu attendus, et traîne après lui des révolutions si surprenantes, que le sage est souvent aussi peu en état de juger les événements que l'homme du monde le plus ignorant,et le moins expérimenté.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.131, Henri Scheurleer, 1757)
     
  4. L'esprit décisif est une excellente qualité pour les prédicateurs et pour les avocats, parce que celui qui veut obtruder ses pensées et ses raisons à une multitude, n'en peut persuader les autres qu'à proportion qu'il en paraît fortement convaincu lui-même.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.131, Henri Scheurleer, 1757)
     
  5. Comment peut-on s'attendre à voir les hommes recevoir de bonne grâce les conseils qu'on leur donne sur leur conduite quand on les voit rejeter avec dédain les avertissements qui regardent un danger présent qui les menace.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.131, Henri Scheurleer, 1757)
     
  6. J'ai oublié si parmi les choses qui sont perdues sur la terre et qui se conservent dans la Lune, Arioste met les Conseils; il aurait dû les y placer aussi bien que le Temps.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.132, Henri Scheurleer, 1757)
     
  7. Le seul prédicateur, dont on profite, c'est le temps. Il nous donne précisément le même tour d'esprit que les gens d'âge se sont efforcés en vain de nous inspirer.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.132, Henri Scheurleer, 1757)
     
  8. Quand nous désirons ou recherchons certaines choses, notre âme ne s'attache qu'à leur force lumineuse et riante : quand nous les possédons, nous ne les considérons que de leur côté sombre et ténébreux.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.132, Henri Scheurleer, 1757)
     
  9. On remarque dans une verrerie qu'un artisan qui jette quelques poignées de charbons froids dans le feu semble l'étouffer ; mais un seul moment après la flamme se ranime et prend une nouvelle vigueur. Ce phénomène peut être un emblème juste de l'utilité des passions qui, judicieusement attisées, semblent traverser les opérations de l'âme, quoique dans le fond elles l'empêchent de tomber dans une langueur léthargique.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.132, Henri Scheurleer, 1757)
     
  10. Il semble que certaines gens croient que la religion est tombée en enfance et qu'elle doive se nourrir de miracles, comme du temps qu'elle était encore au berceau.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.133, Henri Scheurleer, 1757)
     
  11. Tous les accès du plaisir sont contrebalancés par un degré égal de chagrin et de douleur ; celui qui s'y abandonne ressemble à un prodigue qui dépense pendant l'année courante la moitié du revenu de celle qui suit.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.133, Henri Scheurleer, 1757)
     
  12. Les derniers jours de l'homme sage se passent entièrement à se guérir des folies, des préjugés et des fausses opinions qu'il a contractés dans sa jeunesse.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.133, Henri Scheurleer, 1757)
     
  13. Si un auteur veut savoir par quelles routes il se rendra agréable à la postérité ; qu'en examinant les livres de nos prédécesseurs, il prenne garde à ce qui l'y charme le plus et à ce qu'il y regrette davantage.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.133, Henri Scheurleer, 1757)
     
  14. Que les Grands Seigneurs ne soient pas les dupes des magnifiques promesses des poètes. Il est certain qu'ils ne donnent immortalité qu'à eux-mêmes. Nous admirons Homère et Virgìle et non pas Achille ou Énée. II en est tout autrement des historiens : nos pensées s'occupent entièrement des événements, des actions, des personnes, dont ils nous parlent ; à peine avons-nous le loisir de songer à celui qui nous les dépeint.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.134, Henri Scheurleer, 1757)
     
  15. Une marque certaine qu'un homme qui paraît avec éclat dans le monde est véritablement un grand génie, c'est la conspiration que tous les petits esprits trament contre lui.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.134, Henri Scheurleer, 1757)
     
  16. Les personnes qui possèdent tous les avantages de la vie humaine sont dans un état où un grand nombre d'accidents peuvent les troubler et leur donner du chagrin, et où peu de choses sont capables de leur donner du plaisir.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.134, Henri Scheurleer, 1757)
     
  17. Il est ridicule de punir les poltrons par l'infamie : s'ils l'avaient crainte, ils n'auraient pas été poltrons. Le supplice qui leur convient, c'est la mort ; puisqu'il n'y a que la mort qu'ils craignent.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.135, Henri Scheurleer, 1757)
     
  18. Les plus belles inventions sont trouvées d'ordinaire dans les siècles les plus ignorants ; telles sont l'usage de la boussole, de la poudre à canon et l'imprimerie, qui ont été tirés des ténèbres de l'ignorance par la nation la plus stupide, les A....
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.135, Henri Scheurleer, 1757)
     
  19. Une preuve, qui est seule capable de faire voir la fausseté de ce qu'on débite d'ordinaire sur les spectres et sur les apparitions, peut être tirée de l'opinion générale qui veut que les esprits ne se montrent jamais qu'à une seule personne à la fois. Si on explique ces paroles par une interprétation sensée, elles ne veulent dire, sinon qu'il arrive rarement que dans une compagnie il se trouve plus d'une personne hypocondriaque à un certain degré.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.135, Henri Scheurleer, 1757)
     
  20. Je m'imagine qu'au jour du jugement, il y aura peu de connivence pour les gens éclairés qui auront manqué du côté de la morale et pour les ignorants qui auront failli du côté de la foi. C'est ainsi que les avantages de l'habileté et de l'ignorance seront égaux. Je crois encore que quelques doutes dans les habiles gens et quelques vices dans les ignorants seront facilement pardonnés à la force de la tentation.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.136, Henri Scheurleer, 1757)
     
  21. La valeur de plusieurs circonstances dans l'histoire est extrêmement diminuée par l'éloignement des époques. Il y en a pourtant de très petites en apparence qui répandent un grand jour sur les événements ; et il faut un esprit très judicieux dans l'historien, pour en faire un bon choix.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.136, Henri Scheurleer, 1757)
     
  22. Cet âge critique est une expression devenue aussi fort en vogue parmi les auteurs que ce siècle corrompu l'est parmi les théologiens.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.136, Henri Scheurleer, 1757)
     
  23. Il y a quelque chose de comique à observer les obligations que le siècle présent impose aux siècles futurs. Les siècles futurs parleront de ce fait. C'est une affaire qui s'attirera l'attention de toute la postérité. On ne songe pas que la postérité sera comme nous et qu'elle n'emploiera son temps et ses pensées qu'au choses présentes.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.136, Henri Scheurleer, 1757)
     
  24. Le caméléon qui selon les sentiments des naturalistes ne se nourrit que d'air a de tous les animaux la langue la plus déliée, et la plus vive dans les mouvements.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.137, Henri Scheurleer, 1757)
     
  25. Il arrive dans les disputes ce qui est ordinaire dans les armées. Le parti le plus faible étale des lumières trompeuses et fait un bruit excessif pour donner à l'ennemi une haute idée de ses forces.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.137, Henri Scheurleer, 1757)
     
  26. Quand quelqu'un en Angleterre est fait Pair spirituel du Royaume, il perd son Nom de famille : si quelqu'un devient Pair temporel, il perd son nom de baptême.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.137, Henri Scheurleer, 1757)
     
  27. Certaines gens sous prétexte d'extirper les préjugés, déracinent la vertu, la probité et la religion.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.137, Henri Scheurleer, 1757)
     
  28. Dans plusieurs républiques bien réglées, on a eu soin autrefois de borner par des lois les possessions des particuliers. Plusieurs fortes raisons y ont porté les législateurs ; une entre autres, à laquelle on fait le moins d'attention. Quand on renferme les désirs des hommes dans certaines bornes, il arrive que dès qu'ils ont acquis tout ce que les lois leur permettent de posséder, leur intérêt particulier n'occupe plus leurs passions ; et ils sont obligés de leur donner pour objet l'intérêt public.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.138, Henri Scheurleer, 1757)
     
  29. L'homme n'a que trois moyens de se venger de la censure du public ; de la mépriser, d'user de représailles ; et de se conduire avec tant de précautions qu'il n'y donne désormais aucune prise. On fait ostentation de la première de ces méthodes; la dernière est presque impossible ; c'est la seconde qui a la vogue.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.138, Henri Scheurleer, 1757)
     
  30. Hérodote nous dit que dans les pays froids, les animaux, ont rarement des cornes ; mais que dans les pays chauds, ils en ont de fort grandes : on pourrait faire de cette remarque une application assez plaisante.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.138, Henri Scheurleer, 1757)
     
  31. Ceux qui font la satire la plus fine de tout ce qui regarde les procès, ce sont les astrologues quand, par les règles de leur art, ils prétendent déterminer quand ils seront finis, et à l'avantage de quel parti ils seront décidés. De cette manière, il font dépendre tout le succès de l'influence des étoiles sans avoir le moindre égard à la justice de la cause.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.139, Henri Scheurleer, 1757)
     
  32. J'ai fort souvent entendu tourner en ridicule ce qui est dit dans les livres apocryphe touchant Tobie et son chien qui le suivait. Cependant Homère s'exprime plus d'une fois de la même manière à l'égard de Télémaque. Virgile dit encore quelque chose de fort approchant à Evandre ; et je m'imagine que le livre de Tobie est en partie écrit en vers.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.139, Henri Scheurleer, 1757)
     
  33. J'ai vu des hommes qui avaient d'excellentes qualités, être d'un grand usage pour les autres et très inutiles pour eux-mêmes. C'est ainsi qu'un cadran placé au frontispice d'une maison fait savoir quelle heure il est à tous les voisins d'alentour sans rendre le même service aux propriétaires qui sont dans la maison même.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.139, Henri Scheurleer, 1757)
     
  34. Si quelqu'un avait fait un catalogue exact de toutes les opinions qu'il a eues depuis son enfance jusqu'à sa vieillesse, sur l'Amour, la Politique, la Religion et le Savoir, quel affreux chaos de contradictions n'y trouverait-il pas ?
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.140, Henri Scheurleer, 1757)
     
  35. Nous ne savons rien de ce qui se fait dans le Ciel, mais nous savons ce qui ne s'y fait pas. On ne s'y marie point et l'on n'y donne point en mariage.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.140, Henri Scheurleer, 1757)
     
  36. Quand on observe le choix de nos dames et leur manière de disposer de leurs saveurs, on ne saurait que respecter la mémoire de ces Cavalles dont parle Xénophon. Tant qu'elles conservaient leur crinière, c'est-à-dire leur beauté et leur jeunesse, elles ne voulaient pas souffrir les caresses d'un âne.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.140, Henri Scheurleer, 1757)
     
  37. La situation ia plus misérable, c'est d'être suspendu entre l'espérance et la crainte : c'est vivre dans une perpétuelle incertitude ; c'est là le triste état auquel fut condamné Arachné changée en araignée par Minerve.
    Vive quidem, pende tamen, improba, dixir.

    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.141, Henri Scheurleer, 1757)
     
  38. Vouloir trouver le moyen de suppléer à ses besoins en retranchant ses passions, c'est se couper les pieds quand on a besoin de souliers.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.141, Henri Scheurleer, 1757)
     
  39. Les médecins ne devraient point opiner sur les matières de religion, par la même raison qui nous oblige, en Angleterre, de ne point admettre les bouchers parmi les Juges jurés quand il s'agit de la vie ou de la mort de quelqu'un*.
    * On sait peut-être qu'en Angleterre, quand il s'agit de condamner quelqu'un à mort on choisit douze personnes d'entre le peuple, qu'on appelle des Jurés, parce qu'ils font serment de juger selon leur conscience.
    On leur expose le fait dans toutes ses circonstances et on le confronte avec les lois du pays. Ensuite on les laisse ensemble jusqu'à ce qu'ils soient tous du même sentiment. On n'admet pas les bouchers au nombre de ces Jurés à cause de la cruauté qu'ils contractent par le sang qu'ils répandent journellement. L'auteur ne veut pas, par une raison semblable, qu'on permette aux médecins de décider sur la Religion où il s'agit de la vie et de la mort éternelle ; parce qu'il les considère comme les bouchers au genre humain. D'ailleurs l'habitude de voir souffrir des misérables les rend durs: et la sensibilité est une excellente disposition du coeur pour adhérer à la religion.

    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.141, Henri Scheurleer, 1757)
     
  40. La raison pourquoi il y a si peu de mariages heureux, c'est que la plupart des jeunes dames s'appliquent à faire des filets, et non à faire des cages.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.142, Henri Scheurleer, 1757)
     
  41. Un homme qui prête quelque attention aux objets qui frappent ses yeux dans les rues trouvera les visages les plus gais dans les carrosses de deuil.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.142, Henri Scheurleer, 1757)
     
  42. Rien ne rend un homme plus incapable d'agir avec prudence qu'un désastre accompagné de crime et d'infamie.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.142, Henri Scheurleer, 1757)
     
  43. Le pouvoir de la fortune n'est reconnu que par les misérables. Les gens fortunés attribuent tout leur bonheur à leur prudence ou à leur mérite.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.143, Henri Scheurleer, 1757)
     
  44. On s'acquitte quelquefois des emplois les plus bas et les plus vils par un principe d'ambition. C'est ainsi qu'un homme qui monte est précisément dans la même attitude qu'un homme qui rampe.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.143, Henri Scheurleer, 1757)
     
  45. Les amis d'un mauvais caractère ressemblent aux chiens qui salissent le plus ceux à qui ils veulent marquer le plus de tendresse.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.143, Henri Scheurleer, 1757)
     
  46. La censure est une taxe qu'un grand homme paye au public pour la supériorité de ses lumières et de son mérite.
    (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.143, Henri Scheurleer, 1757)
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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 16:38
  1. Il n'existe pas d'âmes simples.
    (Les parents terribles, p.25, Livre de Poche n°128)
     
  2. Aucune mère n'est le camarade de son fils. Le fils devine vite l'espion derrière le camarade et la femme jalouse derrière l'espion.
    (Les parents terribles, p.31, Livre de Poche n°128)
     
  3. Le temps est élastique. Avec un peu d'adresse on peut avoir l'air d'être toujours dans un endroit et être toujours dans un autre.
    (Les parents terribles, p.31, Livre de Poche n°128)
     
  4. Notre pire souffrance n'est-elle pas de ne pouvoir imaginer l'endroit où ceux que nous aimons nous évitent ?
    (Les parents terribles, p.69, Livre de Poche n°128)
     
  5. Il est indispensable de se sacrifier quelquefois. C'est l'hygiène de l'âme.
    (Les parents terribles, p.140, Livre de Poche n°128)
     
  6. Se contredire, Georges. Quel luxe ! C'est mon luxe. C'est mon désordre à moi. Laisse-le-moi.
    (Les parents terribles, p.143, Livre de Poche n°128)
     
  7. Les dieux existent : c'est le diable.
    (La machine infernale (en exergue), p.7, Livre de Poche n°854)
     
  8. Pour que les dieux s'amusent beaucoup, il importe que leur victime tombe de haut.
    (La machine infernale, p.12, Livre de Poche n°854)
     
  9. Le temps des hommes est de l'éternité pliée.
    (La machine infernale, p.107, Livre de Poche n°854)
     
  10. Beaucoup d'hommes naissent aveugles et ils ne s'en aperçoivent que le jour où une bonne vérité leur crève les yeux.
    (La machine infernale, p.115, Livre de Poche n°854)
     
  11. Apprenez que tout ce qui se classe empeste la mort. Il faut se déclasser, Tirésias, sortir du rang. C'est le signe des chefs-d'oeuvre et des héros. Un déclassé, voilà ce qui étonne et ce qui règne.
    (La machine infernale, p.131, Livre de Poche n°854)
     
  12. Il fait beau croire aux prodiges lorsque les prodiges nous arrangent et lorsque les prodiges nous dérangent, il fait beau ne plus y croire et que c'est un artifice du devin.
    (La machine infernale, p.139, Livre de Poche n°854)
     
  13. C'est une chance de ne pas ressembler à ce que le monde nous croit.
    (Les monstres sacrés, p.25, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  14. Il y a trente-cinq ans qu'on me répète à propos de tout : vous verrez... vous verrez. Je n'ai rien vu.
    À rapprocher du célèbre mot d'Érik Satie : " Toute ma jeunesse on me disait: Vous verrez quand vous aurez 50 ans. J'ai 50 ans. Je n'ai rien vu. " Cocteau connaissait bien Satie qui avait composé la musique de PARADE. [GGJ]

    (Les monstres sacrés, p.53, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  15. À force de ne jamais réfléchir, on a un bonheur stupide.
    (Les monstres sacrés, p.59, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  16. Paradoxe ! Quand la vérité sort, c'est le nom qu'elle porte.
    (Les monstres sacrés, p.79, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  17. Le passé Liane, c'est du présent devenu vieux.
    (Les monstres sacrés, p.84, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  18. Le bonheur est une longue patience...
    (Les monstres sacrés, p.94, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  19. Les femmes qui disent qu'elles aiment, aiment qu'on les aime.
    (La machine à écrire, p.157, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  20. SOLANGE : Je vous croyais amoureuse de Pascal.
    MARGOT : On n'est pas amoureuse de Pascal. On aime Pascal...

    (La machine à écrire, p.172, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  21. Ceux qui ne font pas les choses les racontent. Ceux qui les font se taisent.
    (La machine à écrire, p.204, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  22. Le destin n'aime pas qu'on embrouille son fil.
    (Renaud et Armide, p.235, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  23. Pour exprimer son âme, on n'a que son visage.
    (Renaud et Armide, p.61, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  24. La prière et l'amour ont les mêmes secrets.
    (Renaud et Armide, p.282, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  25. Il me fallait inventer l'histoire, le lieu, les personnages, les héros, capables de donner le change et propres à flatter ce goût de reconnaître que le public préfère à celui de connaître, sans doute parce qu'il exige un moindre effort.
    (L'aigle à deux têtes (préface), p.301, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  26. Ne ressembler à rien. Ne ressembler à personne. Il n'existe pas d'éloge qui puisse me toucher davantage.
    (L'aigle à deux têtes, p.331, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  27. C'est en faisant un peu les choses qu'on arrive à ne rien faire du tout.
    (L'aigle à deux têtes, p.364, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  28. Le vrai drame, c'est la distance et que les êtres ne se connaissent pas.
    (L'aigle à deux têtes, p.385, in Théâtre 2, Gallimard nrf)
     
  29. Le silence fait plus peur que les cris.
    (Antigone, p.53, Folio n°908)
     
  30. Une mise en scène est un suicide. Son rôle se borne à réveiller quelques dormeurs.
    (Antigone (postface), p.59, Folio n°908)
     
  31. Le véritable symbole n'est jamais prévu. Il se dégage tout seul, pour peu que le bizarre, l'irréel, n'entrent pas en ligne de compte.
    (Les mariés de la Tour Eiffel (préface), p.63, Folio n°908)
     
  32. L'homme fat trouve toujours un dernier refuge dans la responsabilité. Ainsi, par exemple, prolonge-t-il une guerre après que le phénomène qui la décide a pris fin.
    (Les mariés de la Tour Eiffel (préface), p.64, Folio n°908)
     
  33. Toute oeuvre vivante comporte sa propre parade.
    (Les mariés de la Tour Eiffel (préface), p.66, Folio n°908)
     
  34. Une pièce de théâtre devrait être écrite, décorée, costumée, accompagnée de musique, jouée, dansée par un seul homme. Cet athlète complet n'existe pas. Il importe donc de remplacer l'individu par ce qui ressemble le plus à un individu : un groupe amical.
    (Les mariés de la Tour Eiffel (préface), p.70, Folio n°908)
     
  35. Puisque ces mystères me dépassent, feignons d'en être l'organisateur.
    (Les mariés de la Tour Eiffel, p.87, Folio n°908)
     
  36. Les mirages sont en quelque sorte le mensonge du désert.
    (Les mariés de la Tour Eiffel, p.97, Folio n°908)
     
  37. Celui qui s'imagine avoir seul la sagesse, l'éloquence, la force, s'expose au ridicule. L'intelligence permet de se contredire.
    (Antigone, p.36, Folio n°908)
     
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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 16:38
  1. La vengeance (la punition, si l'on veut) ne répare pas un tort, mais elle en prévient cent autres.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  2. Vinaigre donné vaut mieux que miel acheté.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  3. Si tu passes dans le pays des borgnes, fais-toi borgne.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  4. Si tu ne peux venir à bout de tout, ce n'est pas une raison pour abandonner tout.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  5. Quand les affaires t'embarrassent par la tête, prends-les par la queue.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  6. Faire l'éloge d'une méchante action, c'est la prendre à son compte.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  7. Dès que tu as prononcé un mot, ce mot règne sur toi ; jusque-là, c'est toi qui règnes sur lui.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  8. L'homme qui est au pouvoir doit imiter le médecin et ne pas appliquer les mêmes remèdes à tous.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  9. Quand tu seras enclume, prends patience ; mais si tu es marteau, frappe droit et ferme.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  10. Qui ne comprend pas un regard ne comprendra pas mieux une explication.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  11. Il vend sa vigne pour acheter un pressoir.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  12. Trois choses éprouvent la force de l'esprit : les livres, les présents, les messages.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  13. Habit d'emprunt ne tient pas chaud.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.133, Lanier et Cie, 1856)
     
  14. Tel n'a de chaleur pour ses amis que pour les brûler.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  15. La mère d'un homme assassiné dort ; mais non pas la mère d'un assassin.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  16. Les meilleures visites, ce sont les plus courtes.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  17. Les charpentiers font le mal, et l'on pend les maçons.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  18. Il arrache la dent du chien, et aboie lui-même.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  19. Baise le chien sur la gueule jusqu'à ce que tu puisses le museler.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  20. Prends conseil d'un plus grand et d'un plus petit que toi, et puis forme ton opinion.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  21. Les sciences sont des serrures dont la clé est l'étude.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  22. Si tu dis que le lion est un âne, va lui mettre un licou. (Se dit pour les fanfarons.)
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  23. Les mules ont été demander des cornes, et sont revenues sans oreilles.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  24. Le sage, dans son pays natal, est comme l'or dans la mine. (Nul n'est prophète en son pays.)
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  25. La Providence ne permet guère qu'un méchant homme sorte de la vie sans avoir ajouté à ses crimes celui de l'ingratitude.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  26. Courageux comme les lions d'Agla, auxquels les veaux mangent la queue.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  27. Une nuit d'anarchie
    Est pire que des années de tyrannie.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  28. Qui tue le lion en mange ;
    Qui ne le tue pas en est mangé.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.134, Lanier et Cie, 1856)
     
  29. Menacer le brave de la mort,
    C'est menacer le canard de la rivière.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  30. Si tu rencontres un personnage puissant monté sur un âne, dis-lui : Oh ! Monseigneur, sur quel beau cheval vous voilà !
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  31. Ne laisse pas ta langue te couper la gorge.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  32. L'étang se forme goutte à goutte.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  33. Celui qui désire exceller dans la sagesse ne doit pas se laisser gouverner par les femmes.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  34. Il est plus facile de détourner le méchant de son amour pour le mal que de distraire de son chagrin l'homme triste.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  35. Les grandes choses dérivent souvent des petites,
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  36. Méfie-toi de celui que tu ne connais point.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  37. Tout chien aboie sur sa porte. Tout lion se carre dans sa forêt.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  38. Celui qui monte le char de l'espérance,
    Y a souvent pour compagnon la pauvreté.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  39. Qui cache son secret obtient ce qu'il désire.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  40. L'esprit se trompe une fois, et réussit une autre fois.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  41. Le chirurgien s'instruit aux dépens de l'orphelin.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  42. Celui qui te dit du mal des autres,
    Médit de toi devant les autres.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  43. Le savant conçoit l'ignorance parce qu'il en a tâté ; mais l'ignorant n'a pas été savant.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  44. Dans le Bilédulgérid (pays des dattiers) on nourrit les ânes avec des dattes.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  45. Si le jour sert à voir, il sert aussi à être vu.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.135, Lanier et Cie, 1856)
     
  46. Tel éclaire les autres qui se brûle.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  47. Le temps sera le maître de celui qui n'a pas de maître.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  48. Quand le chat et la souris vivent en bonne intelligence, les provisions en souffrent.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  49. Rase ton menton quand la barbe de ton fils est poussée.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  50. Tel construit un minaret, qui détruit une ville.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  51. Tout homme peut sauter un petit fossé.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  52. Le besoin développe l'esprit.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  53. Les meilleurs amis sont ceux qui excitent à bien faire.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  54. Ne chevauche pas sur la selle de ton voisin.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  55. Mieux vaut la tête d'un chien que la queue d'un lion.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  56. L'ivresse de la jeunesse est plus forte que l'ivresse du vin.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  57. L'homme de la pire espèce est celui qui ne prend pas garde au mal qu'on lui fait.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  58. Informe-toi du voisin avant de prendre logis, et du compagnon avant de te mettre en route.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  59. Condamne tes défauts comme tu condamnes ceux des autres.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  60. La mort de l'âne est la noce des chiens.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  61. Effraie les bêtes avant qu'elles ne t'effraient.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  62. Prépare-toi au malheur avant qu'il n'arrive.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  63. Le fer ne se coupe qu'avec le fer.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  64. De rien ne sert le témoignage à qui ne veut croire.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.136, Lanier et Cie, 1856)
     
  65. Le pire de tous les pays est celui où l'on ne trouve point d'âme.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  66. Ce que tu plantes dans ton jardin te rapportera profit ;
    Mais si tu y plantes un homme, il t'en chassera.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  67. Tout matin devient soir.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  68. Celui qui se chauffe au feu doit savoir qu'il brûle.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  69. Parfois la santé est revenue à force de maladies.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  70. Ne lance pas une flèche que tu ne puisses retrouver.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  71. Qui habite un promontoire est nageur.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  72. Qui a été mordu par le serpent se méfie des cordes.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  73. Bon cheval juge son cavalier.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  74. Chien qui court vaut mieux que lion couché.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  75. La visite d'un ennemi chez un malade est pire que la maladie.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  76. Les maisons s'épaulent l'une l'autre.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  77. Qui verse à boire aux autres boit le dernier.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  78. Ce n'est pas l'eau déjà écoulée qui fera tourner la meule.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  79. Le meilleur compagnon pour passer le temps est un livre.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  80. Agis envers autrui comme Dieu agit envers toi.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  81. Rire sans raison, éducation à refaire.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  82. Reconnaissance fait durer le bienfait.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  83. Selon l'habit, l'hospitalité.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  84. Qui est content de son état est riche.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  85. Qui veut paraître grand est petit.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.137, Lanier et Cie, 1856)
     
  86. Pour un jour de joie, un an de larmes.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  87. Comme le feu, la vie débute par la fumée et finit par la cendre.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  88. Amitié d'un jour, souvenir d'une minute.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  89. La patience tue l'envie, car quand le feu ne trouve plus rien à dévorer, il se dévore lui-même.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  90. L'or n'appartient pas à l'avare, mais l'avare à l'or.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  91. Ne méprise pas ton ennemi pour petit qu'il te semble.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  92. Ennemi sot ne vaut pas mieux qu'ennemi sage ; l'épaisseur de l'un peut être aussi fâcheuse que la finesse de l'autre.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  93. À la différence de la richesse, la science te garde là où il te faudrait garder l'autre ; et l'usage augmente le savoir, tandis qu'il diminue l'or.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  94. On aime toujours celui qu'on a aimé le premier.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  95. Si le prince a l'épée et la lance,
    Le sage a sa science et sa langue.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  96. Avoir des griffes n'est pas être lion.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  97. Les rois n'ont point de frères.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  98. Le légume ne vient qu'en terre cultivée.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  99. Mort du prince, sujet d'accusations ;
    Mort du riche, sujet de désirs ;
    Mort du savant, source de regrets ;
    Mort du pauvre, heure du repos.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  100. Peu de richesses vont plus loin avec de la conduite que des trésors mal gouvernés.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  101. Savant sans ouvrage, nuage sans pluie.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  102. Pauvre sans patience, lampe sans huile.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.138, Lanier et Cie, 1856)
     
  103. Jeunesse sans discipline, maison sans toit.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  104. Femme sans pudeur, ragoût sans sel.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  105. Beau visage, bonne étoile.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  106. Homme sans éducation, corps sans âme.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  107. L'ami ne se connaît que quand on recourt à lui.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  108. L'humanité se divise en deux classes : gens qui ont trouvé sans être satisfaits, gens qui cherchent sans trouver.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  109. S'il n'y avait de bonheur qu'éternel, les hommes n'en goûteraient pas.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  110. Sois content, tu seras riche ; Aie du coeur, tu seras fort.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  111. Il n'est pas d'un brave homme de tarder à rendre service, ni de se presser à la vengeance.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  112. Qui se plaît déplaît à bien d'autres.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  113. Trois choses donnent la mesure de l'homme : richesse, commandement et malheur.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  114. Fréquente les sages : sot, ils te redresseront ; sage, ils te perfectionneront.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  115. Ahhnaf-Ben-Kaïsi, loué de sa douceur, répondit : Pardieu ! si je ne riposte pas à un mot piquant, ce n'est que dans la crainte d'attraper quelque chose de pis.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  116. Paroles du coeur, vont au coeur ; paroles de la langue, aux oreilles tout au plus.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  117. Quand est-ce que la vérité ne vaut rien ?
    Quand elle fait tort à un absent.
    Quand est-ce que le silence vaut le mieux ?
    Dans une dispute.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.139, Lanier et Cie, 1856)
     
  118. Les hommes du monde sont comme des passagers que le vaisseau emporte durant leur sommeil.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  119. S'embarquer est courir un grand risque, mais bien pis est de hanter les princes.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  120. Si ton ami est de miel, ne le mange pas tout entier.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  121. Interroger le sage, c'est être déjà sage à demi.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  122. Tais-toi, et tu éviteras le danger ;
    Écoute, et tu apprendras.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  123. Les rois jugent la terre,
    Et les sages jugent les rois.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  124. Sois sage en paroles,
    Mais bien plus en actions.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  125. L'homme est sage tant qu'il cherche la sagesse ;
    Mais dès qu'il croit l'avoir trouvée, il perd la tête.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  126. Tu ne peux être sage si tu méprises plus petit que toi,
    Ou si tu jalouses plus grand que toi,
    Ou si tu le fais payer ta sagesse.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  127. II y a cinq degrés pour arriver à être sage,
    Se taire, écouter, se rappeler, agir, étudier.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  128. La crainte fait perdre l'espoir,
    Et la timidité fait manquer la sagesse (la science).

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  129. Fuis le sot qui fait mine d'être habile,
    Et l'habile qui est méchant.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  130. La vieillesse qui étudie écrit sur le sable ;
    Et la jeunesse grave dans la pierre.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  131. Enseigne l'ignorant et écoute le savant :
    Tu apprendras ce que tu ignorais,
    Et tu te rappelleras ce que tu savais.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.140, Lanier et Cie, 1856)
     
  132. La douceur est la force de l'homme avisé,
    La colère est la force de l'insensé.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  133. Le silence est la meilleure réponse que l'on puisse faire à un sot.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  134. Rien ne réussira à qui n'a ces trois choses :
    La patience pour supporter les sots ;
    La crainte de Dieu pour éviter les vices ;
    Le calme d'esprit pour persuader les hommes.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  135. Le résultat le plus clair de toute contestation, c'est le repentir.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  136. La vraie force est à maîtriser sa colère.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  137. Qui sait endurer aura la paix.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  138. Qui peut entendre en silence ce qui lui déplaît aura ce qui lui plaît.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  139. La douceur est plus forte que tous les secours d'autrui.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  140. Nier une faute, double faute.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  141. Si tu te venges, tu t'en repentiras ;
    Pardonne, tu t'en réjouiras.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  142. Attends, et tu te tireras d'affaire ;
    Si tu te hâtes, tu en auras du regret.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  143. La lenteur arrive souvent au but,
    Tandis que la précipitation s'empêtre en chemin.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  144. Si tu veux éviter la tristesse,
    Ne possède rien dont la perte te puisse affliger.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  145. Quelque mal que le médisant puisse dire de moi, Dieu en sait bien d'autres sur mon compte.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  146. Ni l'inquiétude n'enrichit,
    Ni la générosité n'appauvrit.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.141, Lanier et Cie, 1856)
     
  147. Qui ne sait recevoir en paix les châtiments divins est un fou incurable.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  148. Le bien et le mal d'ici-bas,
    S'en vont comme ils sont venus :
    Au plus tard, avec la vie.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  149. Supporte la vertu, pour amère qu'elle soit.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  150. Celui-là ne sait pas prendre les événements,
    Qui n'accueille pas les maux avec patience,
    Et les biens avec reconnaissance.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  151. S'attrister de l'avenir, c'est avoir l'esprit malade.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  152. Autant vaut boire le poison,
    Que de s'abandonner à la tristesse.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  153. Le chagrin est en proportion de la faiblesse de l'âme.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  154. La mesure de la hauteur est celle de la chute.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  155. La patience d'un coeur
    Est en proportion de sa grandeur.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  156. Tel gémit qui s'estimera bien heureux s'il se compare à d'autres.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  157. Ne t'afflige pas avant le malheur,
    L'instant où il te frappera viendra bien assez vite.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  158. Qui sait patienter arrive à ce qu'il désire.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  159. Désir et contentement ne vont jamais de compagnie.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  160. Quand tu auras à te conseiller toi-même, défie-toi du parti où te poussent tes désirs ; car raison et désir sont deux.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  161. On ne trouve point le conseil où est la légèreté ;
    Ni la sagesse où est la discorde ;
    Ni le repos où est le désir du gain.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.142, Lanier et Cie, 1856)
     
  162. Le désir et l'aveuglement vont de pair.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  163. Trois choses font aller le monde de travers :
    Ne pas écouter les vieillards,
    Écouter ses désirs,
    Avoir bonne opinion de soi-même.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  164. Le sage réfléchit avant d'agir ;
    Après, c'est un peu tard.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  165. Si tu veux être sage, prévois les choses avant qu'elles n'arrivent, abstiens-toi des mauvaises actions, et sache te consoler de ce que tu ne peux empêcher.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  166. Comme le jour éclaire les hommes et aveugle la chauve-souris, la réprimande améliore le coeur sage et fait empirer la sottise.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  167. Ne loue pas trop l'homme de bien avant de connaître ce que vaut sa tête, car il y a des gens de bien qui sont un peu sots.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  168. Sottise complète est plus tolérable que demi-sottise.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  169. Si tu rencontres un ami fidèle, garde-le ;
    Tu n'en trouveras pas aisément un autre.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  170. Celui qui pousse à la vengeance est le frère de l'homicide.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  171. Ce n'est pas peu de chose qu'un ami,
    Et ce n'est pas trop de mille.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  172. Un homme sans ami,
    C'est la main gauche sans la droite.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  173. Il y a trois marques certaines de folie :
    Adresser à autrui la réprimande que tu mérites ;
    Demander à ton prochain ce qui ne doit point te servir ;
    Froisser ton voisin sans utilité pour toi-même.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.143, Lanier et Cie, 1856)
     
  174. La bonne amitié se reconnaît à trois signes :
    Saluer le premier son ami quand on le rencontre,
    Le faire asseoir à son aise quand il nous visite,
    Le louer quand il est absent.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  175. Quand tu veux choisir un ami, adresse-toi à celui dont l'amitié t'honorera, qui te traite avec égards si tu lui témoignes de la considération, qui t'aide dans le besoin, te soutienne quand tu parles, et sache supporter tes impatiences ; quand tu l'auras trouvé, passe-lui ses défauts.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  176. Il y a trois espèces de compagnons :
    Ceux dont nous ne pouvons nous passer, pas plus que de boire et de manger ;
    Ceux dont nous n'éprouvons le besoin qu'en certains cas, comme de la médecine en temps de maladie ;
    Et ceux dont nous nous passerions volontiers toujours, comme des infirmités et de la souffrance.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  177. Fuis la compagnie où tu n'auras rien à apprendre de bon.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  178. On ne se repent guère du silence, et l'on se repent mainte fois d'avoir parlé.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  179. Si j'écoute, c'est moi qui profite ;
    Si je parle, ce sera tout au plus les autres.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  180. Ne te fixe pas en un pays où le roi n'est point respecté.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  181. Les grands sont comme le feu :
    Il n'en faut être ni trop loin, ni trop près sous peine de brûler ou de grelotter.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  182. La justice du prince importe plus au peuple que la bonne récolte.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.144, Lanier et Cie, 1856)
     
  183. L'enfant naît pour mourir ;
    La maison s'élève pour tomber.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  184. Quatre espèces de querelles doivent être évitées par-dessus tout :
    Avec Dieu, avec le roi, avec tes parents, avec tes maîtres.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  185. Visite ton ami, mais de loin en loin ; trop de visites te le feront perdre.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  186. Marche un mille, pour visiter un malade ;
    Deux, pour réconcilier deux hommes ;
    Trois, quand il s'agit d'honorer Dieu.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  187. Un visiteur fâcheux est plus importun au malade que sa propre maladie.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  188. Voici les caractères d'un fâcheux :
    Arriver dans une réunion sans avoir été invité,
    S'asseoir à la table d'autrui sans en être prié,
    Rire quand les autres pleurent,
    Se mêler à une dispute qui ne le regarde point,
    Prendre une place qui n'est pas la sienne,
    Donner un conseil sans qu'on le lui demande,
    Accoster des gens qui ne se soucient point de sa compagnie,
    Demander avec importunité,
    Ne savoir pas finir ses discours,
    Et dévoiler le secret d'autrui.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  189. Entre un fâcheux et la fièvre quarte, la différence n'est pas grande ; mais nul remède au premier de ces maux, sauf d'être sourd et aveugle.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  190. Un fâcheux qui se connaît pour tel ne l'est déjà plus.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  191. Ami fidèle et richesses bien acquises, deux choses fort rares.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.145, Lanier et Cie, 1856)
     
  192. Les yeux ne servent de rien à une cervelle aveugle.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  193. Veux-tu savoir ce qu'est un homme ? Informe-toi de ses amis.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  194. Ce que tu ne veux pas laisser savoir à ton ennemi, ne le dis pas à ton ami.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  195. Rire fréquent et bruyant, signe de sottise.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  196. Ne tiens pas tête à la colère d'un roi ni au débordement d'un fleuve.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  197. Crains les méchants, et ne blesse pas les bons.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  198. Un des pires effets qu'ait la société des méchants, c'est qu'elle fait soupçonner d'hypocrisie les gens de bien.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  199. Celui à qui son âme est chère fait peu de cas de ce monde.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  200. L'amertume de la mort est en raison de la crainte qu'elle inspire.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  201. Richesse et pauvreté sont affaire d'opinion : qui ne croit pas les avoir ne les a pas.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  202. On n'emporte pas de la vie les richesses acquises, mais on emporte les crimes qui les ont fait acquérir.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  203. Si l'on se donne parfois en ce monde bien de la peine pour n'arriver à rien,
    Où veut-on arriver dans l'autre sans en avoir pris nul souci ?

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  204. J'ai goûté bien des substances amères, et nulle ne l'est plus que de demander.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  205. Mieux vaut vivre dans la gêne que demander à celui qui ne mérite pas qu'on lui demande.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.146, Lanier et Cie, 1856)
     
  206. Les hommes ont besoin les uns des autres, mais heureux qui n'a pas besoin des esprits mai faits.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  207. La haine n'est pas sans remède sauf quand elle naît de la jalousie.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  208. Qui croit le délateur n'aura guère d'amis.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  209. Un mauvais voisin tait vos bonnes qualités et divulgue vos défauts.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  210. Qui sème la mésintelligence récoltera le repentir.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  211. Veux-tu te venger de tes ennemis ? Sois sans tache.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  212. Il ne faut point se jouer de la haine des petites gens,
    De fort grands personnages ont été suffoqués par une mouche.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  213. Celui pour qui nulle différence n'existe entre un homme et un autre est atteint d'une folie sans remède.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  214. L'emporter en colère ou en vengeance, c'est se faire battre par celui qu'on prétend surpasser.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  215. Il y a huit façons de s'attirer le mépris sans avoir droit de s'en plaindre :
    Venir à un repas où l'on n'a pas été prié,
    Commander chez autrui,
    Vouloir être honoré par ses ennemis,
    Demander à un avare.
    Se mêler à un tête-à-tête,
    Traiter le prince sans respect,
    Prendre une place qu'on ne mérite pas,
    Faire un récit à des gens qui n'écoutent pas.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  216. La précipitation a pour suivante le repentir.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.147, Lanier et Cie, 1856)
     
  217. La sagesse n'habite pas là où séjournent la bonne chère et le rire.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  218. Sage qui éclate de rire sera pris pour un sot.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  219. Quand deux hommes disputent sur la religion, il y en a au moins un qui est fou.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  220. La cruauté est la force des lâches.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  221. Si tu repousses les avis sincères,
    Comment permets-tu que ton serviteur nettoie tes habits ?

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  222. Les affaires ne cheminent bien que par les hommes de coeur,
    Comme la meule ne tourne bien que sur un pivot de fer.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  223. Manger peu chasse beaucoup de maladies.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  224. Sois sans désirs, tu seras riche ;
    Sois sans crainte, tu seras fort.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  225. Trois pierres de touche font juger l'homme: les richesses, l'autorité, l'adversité.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  226. Il n'est pas d'un grand coeur de différer un bienfait,
    Ni de hâter une vengeance.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  227. L'homme qui a de la consistance ne change pas plus pour être élevé en dignité, que la montagne pour être exposée aux vents ; mais le coeur léger s'y agite comme le roseau sous l'impulsion du moindre souffle.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  228. Informe-toi du compagnon avant d'entreprendre un voyage ; et du voisin, avant d'acheter une maison.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  229. Peste soit du bienfait que les délais précèdent, et que suit le reproche !
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.148, Lanier et Cie, 1856)
     
  230. Il n'y a qu'un vilain homme qui puisse prêter la main à l'oppresseur contre l'opprimé.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  231. Deux choses ne s'apprécient bien que quand on ne les a plus : la jeunesse et la santé.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  232. Le doute gâte la foi, comme le sel gâte le miel.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  233. Ne charge pas un seul jour des soucis de toute une année ;
    Tu n'es pas sûr du jour entier, et tu t'inquiètes de l'année entière !

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  234. Quand une besogne est faite, on ne demande pas précisément combien elle a duré ; mais on demande qu'elle soit bien faite.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  235. L'amour et la haine sont un voile devant les yeux : l'un ne laisse voir que le bien ; et l'autre, que le mal.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  236. Qui t'accuse ou te loue sans sujet, n'importe, il ne t'aime pas.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  237. Parmi les hommes, le plus faible est celui qui ne sait pas garder un secret ;
    Le plus fort, celui qui maîtrise sa colère ;
    Le plus patient, celui qui cache sa pauvreté ;
    Le plus riche, celui qui se contente de la part que Dieu lui a faite.

    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  238. Celui qui enseigne le bien aux autres, sans le faire, est semblable à l'aveugle qui porterait une lanterne.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  239. Le riche avare est semblable à un âne chargé d'or, qui mange de la paille.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  240. La vérité n'est bonne à rien quand elle découvre les fautes d'autrui.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.149, Lanier et Cie, 1856)
     
  241. Il est malséant à un homme dans son bon sens de causer avec celui qui est ivre ; et à un homme de bien, de s'entretenir avec le méchant.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.150, Lanier et Cie, 1856)
     
  242. Le Messie a guéri des aveugles et des lépreux, mais jamais des sots.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.150, Lanier et Cie, 1856)
     
  243. Dans une contestation, ne te laisse pas gagner par la colère : elle t'enlève une partie de ta force, et te livre désarmé à ton ennemi.
    (Quelque six mille proverbes (par le P. Ch. Cahier), p.150, Lanier et Cie, 1856)
     
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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 17:00
  1. Les gens ont la rage de nous donner ce dont ils ont eux-mêmes le plus besoin. C'est ce que j'appellerai l'insondable abîme de la générosité.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  2. Du seul fait qu'un homme a publié un recueil de médiocres sonnets, il devient irrésistible. Il vit la poésie qu'il ne peut écrire. Les autres écrivent la poésie qu'ils n'osent vivre.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  3. Les enfants commencent par aimer leurs parents; devenus grands ils les jugent; quelquefois ils leur pardonnent.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  4. Aimer c'est se surpasser.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  5. Rien n'est jamais tout à fait vrai.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  6. Spiritualiser son temps: certes, la tâche est enviable.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  7. Dès que nous nous blâmons, il nous semble que personne autre n'a le droit de le faire. C'est la confession, non le prêtre, qui nous absout.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  8. Nous devrions garder la couleur de la vie, mais ne jamais nous souvenir des détails. Les détails sont toujours vulgaires.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  9. L'horreur de l'éternité vous saisit.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  10. Le seul charme du passé, c'est qu'il est le passé.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  11. Se faire le spectateur de sa propre vie c'est échapper à toutes les souffrances de la vie.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  12. La vie est une grande désillusion.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  13. La Beauté est une des formes du Génie. [...] Elle surpasse même le Génie, n'ayant pas comme lui, à se démontrer. Elle est une des réalités suprêmes de ce monde, comme l'éclat du soleil, comme l'éveil du printemps, comme le reflet dans une eau sombre de cette conique d'argent qu'on appelle la lune. La Beauté ne se discute pas. Elle règne de droit divin. Elle fait prince quiconque la possède.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  14. La seule différence entre un simple caprice et une passion éternelle, c'est que le caprice dure un peu plus longtemps!
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  15. Le chemin du paradoxe est le chemin du vrai. Pour éprouver la Réalité, il faut la voir sur la corde raide. On ne juge bien des Vérités que lorsqu'elles se font acrobates.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  16. C'est le mérite de la science, d'être exempte d'émotions.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  17. L'humanité se prend trop au sérieux. C'est le péché originel de notre monde. Si l'homme des cavernes avait su rire, le cours de l'histoire eût été changé.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  18. Aujourd'hui la plupart des gens se consument dans je ne sais quelle sagesse terre à terre et découvrent, quand il n'en est plus temps, que les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  19. Mieux vaut ne pas différer de ses compagnons.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  20. [...] s'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  21. La chose la plus commune, dès qu'on nous la cache, devient un délice.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  22. Sachez que je puis croire toute chose, pourvu qu'elles soient franchement incroyables.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  23. Nous avons perdu le sens abstrait de la beauté.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  24. Il n'existe pas de bonne influence. Toute influence est immorale; oui,scientifiquement immorale. [...] Influencer quelqu'un c'est lui donner son âme.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  25. Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  26. Les grands événements du monde, a-t-on dit, se passent dans le cerveau. C'est aussi dans le cerveau, et dans le cerveau seul, que se passent les grands péchés du monde.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  27. Les simples mots! Était-il rien au monde d'aussi réel?
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  28. Rien, si ce n'est les sens, ne peut guérir l'âme, de même que rien, si ne n'est l'âme, ne peut guérir les sens.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  29. Le manque de sincérité est-il une chose si terrible? Je ne le pense pas. C'est simplement une méthode qui nous permet de multiplier nos personnalités.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  30. Définir, c'est limiter.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  31. Si la vie réelle est un chaos, en revanche une terrible logique gouverne l'imagination.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  32. Il n'est qu'une chose horrible en ce monde, un seul péché irrémissible, l'ennui.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  33. Je n'ai pas peur de la Mort. Ce qui me terrifie, c'est l'approche de la Mort.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  34. C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
  35. Il y a dans le châtiment une vertu purificatrice.
    (Le portrait de Dorian Gray, Livre de poche n° 569)
     
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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 16:52
  1. C'est parfois l'échec qui est le meilleur gage de succès et souvent un retard s'avère plus utile qu'un progrès. Nous sommes rarement en mesure de nous rendre compte à quel point le négatif sert à produire le positif, à quel point le mal engendre le bien.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.12)
     
  2. [...] une oreille, cet étrange appendice du visage!
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.19)
     
  3. Peindre, c'est se remettre à aimer. Pour voir comme le peintre voit, il faut regarder avec les yeux de l'amour. Son amour à lui n'a rien de possessif: le peintre est obligé de partager ce qu'il voit. Le plus souvent, il nous fait voir et sentir ce que nous ignorons ou ce contre quoi nous sommes immunisés. Sa manière d'approcher le monde vise à nous dire que rien n'est vil ou hideux, que rien n'est banal, plat ou indigeste si ce n'est notre propre puissance de vision. Voir n'est pas seulement regarder; ce qu'il faut, c'est regarder-voir; c'est pénétrer du regard et observer.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.23)
     
  4. Les seuls artistes à qui je céderais mes murs, ce sont les enfants. Pour moi, les oeuvres des enfants ont leur place à côté des chefs-d'oeuvre des grands maîtres.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.32)
     
  5. L'oeuvre d'un enfant ne manque jamais de nous provoquer, d'en appeler à nous, parce qu'elle est pénétrée et imprégnée de cette assurance quasi magique qui naît d'une approche directe et spontanée des objets.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.33)
     
  6. Il ne suffit pas seulement d'aimer ce que l'on fait, il faut encore savoir comment faire l'amour.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640. p.64)
     
  7. La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.67)
     
  8. Je crois sincèrement que l'artiste véritable préfère toujours donner son oeuvre, et non la vendre. Un bon artiste doit avoir un peu de folie en lui, si l'on entend par folie une incapacité exagérée à s'adapter. L'individu qui peut s'adapter à notre monde démentiel est ou bien un homme insignifiant ou bien un sage. Dans le premier cas, il est immunisé contre l'art, et dans le second, il est au-delà de lui.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.67)
     
  9. Il suffit d'un ami, si c'est un homme de foi, pour faire des miracles.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.82)
     
  10. Personne n'acquiert le génie; c'est un don de Dieu. Mais on peut acquérir la patience, le courage, la sagesse, la compréhension.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.84)
     
  11. Etre soi-même, rien que soi-même, c'est inouï. Mais comment y arriver, comment y parvenir? Ah! c'est ça l'astuce, ça le plus difficile de tout. Le scabreux, c'est justement que cela ne demande pas d'effort. Le tout, c'est de ne pas vouloir être ceci ou cela, ni grand ni petit, ni habile ni maladroit...tu me suis? Tu agis selon ce qui se présente. Mais de bonne grâce, bien entendu. Parce qu'il n'y a pas une chose qui n'ait son importance. Pas une.
    (Le sourire au pied de l'échelle, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.120)
     
  12. La joie est pareille à un fleuve: rien n'arrête son cours.
    (Le sourire au pied de l'échelle, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.148)
     
  13. Le cirque est un petit bout d'arène close, propre à l'oubli. Un temps plus ou moins bref, il nous permet de ne plus penser à nous, de nous dissoudre dans l'émerveillement et la félicité, d'être transportés de mystère.
    (Le sourire au pied de l'échelle, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.149)
     
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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 16:47
  1. Il ne faut pas s'astreindre à une oeuvre, il faut seulement dire quelque chose qui puisse se murmurer à l'oreille d'un ivrogne ou d'un mourant.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1272
     
  2. Jamais à l'aise dans l'immédiat, ne me séduit que ce qui me précède, que ce qui m'éloigne d'ici, les instants sans nombre où je ne fus pas: le non-né.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1272
     
  3. Je sais que ma naissance est un hasard, un accident risible, et cependant, dès que je m'oublie, je me comporte comme si elle était un événement capital, indispensable à la marche et à l'équilibre du monde.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1273
     
  4. Le vrai contact entre les êtres ne s'établit que par la présence muette, par l'apparente non-communication, par l'échange mystérieux et sans parole qui ressemble à la prière intérieure.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1274
     
  5. Que tout soit dépourvu de consistance, de fondement, de justification, j'en suis d'ordinaire si assuré, que, celui qui oserait me contredire, fût-il l'homme que j'estime le plus, m'apparaîtrait comme un charlatan ou un abruti.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1274
     
  6. Si la mort n'avait que des côtés négatifs, mourir serait un acte impraticable.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1275
     
  7. Être en vie - tout à coup je suis frappé par l'étrangeté de cette expression, comme si elle ne s'appliquait à personne.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1275
     
  8. J'aimerais être libre, éperdument libre. Libre comme un mort-né.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1275
     
  9. S'il entre dans la lucidité tant d'ambiguïté et de trouble, c'est qu'elle est le résultat du mauvais usage que nous avons fait de nos veilles.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1275
     
  10. Ne jamais s'évader du possible, se prélasser en éternel velléitaire, oublier de naître.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1276
     
  11. Quand on revoit quelqu'un après de longues années, il faudrait s'asseoir l'un en face de l'autre et ne rien dire pendant des heures, afin qu'à la faveur du silence la consternation puisse se savourer elle-même.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1276
     
  12. [...] tout malaise n'est qu'une expérience métaphysique avortée.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1277
     
  13. Je rêve d'un confesseur idéal, à qui tout dire, tout avouer, je rêve d'un saint blasé.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1278
     
  14. Certains ont des malheurs; d'autres, des obsessions. Lesquels sont le plus à plaindre?
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1278
     
  15. Je n'aimerais pas qu'on fût équitable à mon endroit: je pourrais me passer de tout, sauf du tonique de l'injustice.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1278
     
  16. Nous n'avouons nos chagrins à un autre que pour le faire souffrir, pour qu'il les prenne à son compte. Si nous voulions nous l'attacher, nous ne lui ferions part que de nos tourments abstraits, les seuls qu'accueillent avec empressement tous ceux qui nous aiment.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1279
     
  17. Tout malaise individuel se ramène, en dernière instance, à un malaise cosmogonique, chacune de nos sensations expiant ce forfait de la sensation primordiale, par quoi l'être se glissa hors d'on ne sait où...
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1280
     
  18. Nulle différence entre l'être et le non-être, si on les appréhende avec une égale intensité.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1280
     
  19. Le non-savoir est le fondement de tout, il crée le tout par un acte qu'il répète à chaque instant, il produit ce monde et n'importe quel monde, puisqu'il ne cesse de prendre pour réel ce qui ne l'est pas. Le non-savoir est la gigantesque méprise qui sert de base à toutes nos vérités, le non-savoir est plus et plus puissant que tous les dieux réunis.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1280
     
  20. [...] l'échec, toujours essentiel, nous dévoile à nous-mêmes, il nous permet de nous voir comme Dieu nous voit, alors que le succès nous éloigne de ce qu'il y a de plus intime en nous et en tout.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1281
     
  21. Après minuit commence la griserie des vérités pernicieuses.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1281
     
  22. Ce qu'on appelle "sagesse" n'est au fond qu'une perpétuelle "réflexion faite", c'est-à-dire la non-action comme premier mouvement.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1281
     
  23. [...] naître, c'est s'attacher.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1282
     
  24. Dans l'anxiété et l'affolement, le calme soudain à la pensée du foetus qu'on a été.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1282
     
  25. [...] la pensée de la mort aide à tout, sauf à mourir!
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1284
     
  26. N'est pas humble celui qui se hait.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1285
     
  27. J'ai toujours cherché les paysages d'avant Dieu. D'où mon faible pour le Chaos.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1286
     
  28. J'ai décidé de plus m'en prendre à personne depuis que j'ai observé que je finis toujours par ressembler à mon dernier ennemi.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1286
     
  29. On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu'on n'oserait confier à personne.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1286
     
  30. Plus les hommes s'éloignent de Dieu, plus ils avancent dans la connaissance des religions.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1287
     
  31. Regarder sans comprendre, c'est le paradis. L'enfer serait donc le lieu où l'on comprend, où l'on comprend trop...
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1287
     
  32. [...] c'est la volonté de donner notre maximum qui nous porte aux excès et aux dérèglements.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1288
     
  33. N'est profond, n'est véritable que ce que l'on cache. D'où la force des sentiments vils.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1288
     
  34. Aime à être ignoré.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1288
     
  35. L'essentiel n'a jamais exigé le moindre talent.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1288
     
  36. Ce n'est pas la peine de se tuer, puisqu'on se tue toujours trop tard.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1290
     
  37. [...] éthique du crépuscule [...]
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1290
     
  38. On a d'autant plus de prise sur ce monde qu'on s'en éloigne, qu'on n'y adhère pas. Le renoncement confère un pouvoir infini.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1290
     
  39. Il répugnait aux vérités objectives, à la corvée de l'argumentation, aux raisonnements soutenus. Il n'aimait pas démontrer, il ne tenait à convaincre personne. Autrui est une invention de dialecticien.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1291
     
  40. Je n'ai pas rencontré un seul esprit intéressant qui n'ait été largement pourvu en déficiences inavouables.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1293
     
  41. Il n'est pas d'art vrai sans une forte dose de banalité. Celui qui use de l'insolite d'une manière constante lasse vite, rien n'étant plus insupportable que l'uniformité de l'exceptionnel.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1293
     
  42. Être objectif, c'est traiter l'autre comme on traite un objet, un macchabée, c'est se comporter à son égard en croque-mort.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1294
     
  43. Tout est unique - et insignifiant.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1294
     
  44. Dieu seul a le privilège de nous abandonner. Les hommes ne peuvent que nous lâcher.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1294
     
  45. Les penseurs de première main méditent sur des choses; les autres, sur des problèmes. Il faut vivre face à l'être, et non face à l'esprit.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1296
     
  46. Si l'on pouvait se voir avec les yeux des autres, on disparaîtrait sur-le-champ.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1296
     
  47. [...] la biographie d'une pensée [...]
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1298
     
  48. L'unique confession sincère est celle que nous faisons indirectement - en parlant des autres.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1299
     
  49. La conscience est bien plus que l'écharde, elle est le poignard dans la chair.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1299
     
  50. Faire le mal est un plaisir, non une joie. La joie, seule vraie victoire sur le monde, est pure dans son essence, elle est donc irréductible au plaisir, toujours suspect et en lui-même et dans ses manifestations.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1299
     
  51. Le sage est celui qui consent à tout, parce qu'il ne s'identifie avec rien. Un opportuniste sans désir.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1300
     
  52. Ce que les autres font, nous avons toujours l'impression que nous pourrions le faire mieux. Nous n'avons malheureusement pas le même sentiment à l'égard de ce que nous faisons nous-mêmes.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1300
     
  53. Nous ne comprenons ce qu'est la mort qu'en nous rappelant soudain la figure de quelqu'un qui n'aura été rien pour nous.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1302
     
  54. Toute forme de hâte, même vers le bien, trahit quelque dérangement mental.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1302
     
  55. Nous ne pardonnons qu'aux enfants et aux fous d'être francs avec nous: les autres, s'ils ont l'audace de les imiter, s'en repentiront tôt ou tard.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1304
     
  56. Ne dure que ce qui a été conçu dans la solitude, face à Dieu, que l'on soit croyant ou non.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1305
     
  57. Nous avons perdu en naissant autant que nous perdrons en mourant. Tout.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1305
     
  58. [...] une démence intéressée...
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1307
     
  59. [...] guérir de l'ennui par la stupeur.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1307
     
  60. Plus d'un déséquilibre - peut-être même tout déséquilibre - provient d'une vengeance qu'on a différée trop longtemps. Sachons exploser! N'importe quel malaise est plus sain que celui que suscite une rage thésaurisée.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1309
     
  61. L'avantage d'être quelqu'un est plus rare que celui d'oeuvrer. Produire est facile; ce qui est difficile, c'est dédaigner de faire usage de ses dons.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1309
     
  62. [...] un enfer trop parfait est presque aussi stérile que le paradis.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1310
     
  63. L'interminable est la spécialité des indécis.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1311
     
  64. Le désir de paraître subtil ne nuit pas à la subtilité. Un débile mental, s'il pouvait ressentir l'envie d'épater, réussirait à donner le change et même à rejoindre l'intelligence.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1312
     
  65. C'est un aberration de se vouloir différent de ce qu'on est, d'épouser en théorie toutes les conditions, sauf la sienne.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1313
     
  66. On doit se méfier des lumières qu'on possède sur soi. La connaissance que nous avons de nous-même, indispose et paralyse notre démon. C'est là qu'il faut chercher la raison pour laquelle Socrate n'a rien écrit.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1316
     
  67. Deux ennemis, c'est un même homme divisé.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1316
     
  68. Ce n'est pas la peur d'entreprendre, c'est la peur de réussir, qui explique plus d'un échec.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1317
     
  69. On ne redoute l'avenir que lorsqu'on n'est pas sûr de pouvoir se tuer au moment voulu.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1317
     
  70. Toute pensée dérive d'une sensation contrariée.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1318
     
  71. Ce n'est pas le malheur, c'est le bonheur, le bonheur insolent, il est vrai, qui conduit à l'aigreur et au sarcasme.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1319
     
  72. Plus quelqu'un est comblé de dons, moins il avance sur le plan spirituel. Le talent est un obstacle à la vie intérieure.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1320
     
  73. Ne regarde ni en avant ni en arrière, regarde en toi-même, sans peur ni regret. Nul ne descend en soi tant qu'il demeure esclave du passé ou de l'avenir.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1323
     
  74. Écrire est l'acte le moins ascétique qui soit.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1325
     
  75. [...] un rien de plein [...]
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1326
     
  76. À quoi la musique fait appel en nous, il est difficile de le savoir; ce qui est certain, c'est qu'elle touche une zone si profonde que la folie elle-même n'y saurait pénétrer.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1327
     
  77. J'aime lire comme lit une concierge: m'identifier à l'auteur et au livre. Toute autre attitude me fait penser au dépeceur de cadavres.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1328
     
  78. Dès que quelqu'un se convertit à quoi que ce soit, on l'envie tout d'abord, puis on le plaint, ensuite on le méprise.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1328
     
  79. Quand il me faut mener à bien une tâche que j'ai assumée par nécessité ou par goût, à peine m'y suis-je attaqué, que tout me semble important, tout me séduit, sauf elle.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1328
     
  80. Vivre, c'est perdre du terrain.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1330
     
  81. Dire que tant et tant ont réussi à mourir!
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1330
     
  82. [...] chacun engendre son propre ennemi.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1331
     
  83. L'unique moyen de sauvegarder sa solitude est de blesser tout le monde, en commençant par ceux qu'on aime.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1332
     
  84. Un livre est un suicide différé.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1332
     
  85. On a beau dire, la mort est ce que la nature a trouvé de mieux pour contenter tout le monde.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1332
     
  86. Plus on vit, moins il semble utile d'avoir vécu.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1333
     
  87. La seule manière de nous acheminer vers l'universel est de nous occuper uniquement de ce qui nous regarde.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1337
     
  88. Ceux que nous n'aimons pas brillent rarement dans nos rêves.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1337
     
  89. Le scepticisme est l'ivresse de l'impasse.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1339
     
  90. Il tombe sous le sens que Dieu était une solution, et qu'on n'en trouvera jamais une aussi satisfaisante.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1340
     
  91. Les avantages d'un état d'éternelle virtualité me paraissent si considérables, que, lorsque je me mets à les dénombrer, je n'en reviens pas que le passage à l'être ait pu s'opérer jamais.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1342
     
  92. Les obsessions sont les démons d'un monde sans foi.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1345
     
  93. L'homme accepte la mort mais non l'heure de sa mort. Mourir n'importe quand, sauf quand il faut que l'on meure!
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1345
     
  94. L'inconscience est une patrie; la conscience un exil.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1345
     
  95. Une seule chose importe: apprendre à être perdant.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1346
     
  96. Ce qui est fâcheux dans les malheurs publics, c'est que n'importe qui s'estime assez compétent pour en parler.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1348
     
  97. La seule chose qu'on devrait apprendre aux jeunes est qu'il n'y a rien, mettons presque rien, à attendre de la vie.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, p. 1349
     
  98. Le Progrès est l'injustice que chaque génération commet à l'égard de celle qui l'a précédée.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1349
     
  99. L'idée de progrès déshonore l'intellect.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1353
     
  100. N'a de convictions que celui qui n'a rien approfondi.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1353
     
  101. Avec le recul, plus rien n'est bon, ni mauvais. L'historien qui se mêle de juger le passé fait du journalisme dans un autre siècle.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1354
     
  102. Le sage est un destructeur apaisé, retraité. Les autres sont des destructeurs en exercice.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1355
     
  103. [...] choyé par la malchance.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1358
     
  104. Lorsqu'on a commis la folie de confier à quelqu'un un secret, le seul moyen d'être sûr qu'il le gardera pour lui, est de le tuer sur-le-champ.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1361
     
  105. L'admiration n'a rien à voir avec le respect.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1362
     
  106. [...] porteuse de cadavre [...] (Il est question de la femme enceinte
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1363
     
  107. Un texte expliqué n'est plus un texte. On vit avec une idée, on ne la désarticule pas; on lutte avec elle, on n'en décrit pas les étapes.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1364
     
  108. Avec du sarcasme, on peut seulement masquer ses blessures, sinon ses dégoûts.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1366
     
  109. Chacun expie son premier instant.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1369
     
  110. Je n'ai pas la foi, heureusement. L'aurais-je, que je vivrais avec la peur constante de la perdre. Ainsi, loin de m'aider, ne ferait-elle que me nuire.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1372
     
  111. L'homme est le cancer de la terre.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1376
     
  112. Le plaisir de se calomnier vaut de beaucoup celui d'être calomnié.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1376
     
  113. Les affres de la vérité sur soi sont au-dessus de ce qu'on peut supporter. Celui qui ne se ment plus à lui-même (si tant est qu'un tel être existe), combien il est à plaindre!
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1379
     
  114. Imaginer, c'est se restreindre, c'est exclure.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1384
     
  115. La seule manière de supporter revers après revers est d'aimer l'idée même de revers. Si on y parvient, plus de surprises: on est supérieur à tout ce qui arrive, on est une victime invincible.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1385
     
  116. [...] l'injustice d'exister.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1386
     
  117. [...] tout ce que nous possédons n'est qu'un capital de non-être.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1387
     
  118. [En parlant de l'homme] un singe occupé.
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p.1388
     
  119. Naissance et chaîne sont synonymes. Voir le jour, voir des menottes...
    De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1400
     
  120. Se détruit quiconque, répondant à sa vocation et l'accomplissant, s'agite à l'intérieur de l'histoire; celui-là seul se sauve qui sacrifie dons et talents pour que, dégagé de sa qualité d'homme, il puisse se prélasser dans l'être.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p.821
     
  121. On périt toujours par le moi qu'on assume: porter un nom c'est revendiquer un mode exact d'effondrement.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 821
     
  122. "Que l'homme n'aime rien, et il sera invulnérable" (Tchouang-Tse). Maxime profonde autant qu'inopérante. L'apogée de l'indifférence, comment y atteindre, quand notre apathie même est tension, conflit, agressivité?
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 822
     
  123. Notre mal? Des siècles d'attention au temps, d'idolâtrie du devenir.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 823
     
  124. Vivre à même l'éternité, c'est vivre au jour le jour.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 824
     
  125. La sphère de la conscience se rétrécissant dans l'action, nul qui agit ne peut prétendre à l'universel, car agir c'est se cramponner aux propriétés de l'être au détriment de l'être, à une forme de réalité au préjudice de la réalité. Le degré de notre affranchissement se mesure à la quantité d'entreprises dont nous nous serons émancipés, comme à notre capacité de convertir tout objet en non-objet.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 825
     
  126. Seul s'affranchit l'esprit qui, pur de toute accointance avec êtres ou objets, s'exerce à sa vacuité.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 825
     
  127. N'importe qui se sauve par le sommeil, n'importe qui a du génie en dormant: point de différence entre les rêves d'un boucher et ceux d'un poète. Mais notre clairvoyance ne saurait tolérer qu'une telle merveille dure, ni que l'inspiration soit mise à la portée de tous: le jour nous retire les dons que la nuit nous dispense.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 826
     
  128. [...] ce qui nous vénérons dans nos dieux ce sont nos défaites en beau.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 827
     
  129. [...] nous sommes tous des Lucifers de statistique.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 827
     
  130. Contaminés par la superstition de l'acte, nous croyons que nos idées doivent aboutir.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 827
     
  131. Quiconque s'avise d'atténuer notre solitude ou nos déchirements agit à l'encontre de nos intérêts et de notre vocation.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 828
     
  132. [...] ce "grand triste" [en parlant du Diable] est un rebelle qui doute.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 829
     
  133. [...] l'histoire, agression de l'homme contre lui même, [...]; se vouer à l'histoire, c'est apprendre à s'insurger, à imiter le Diable.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 829
     
  134. Le meurtre suppose et couronne la révolte: celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 830
     
  135. Seuls nous séduisent les esprits qui se sont détruits pour avoir voulu donner un sens à leur vie.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 830
     
  136. [...] l'utopie, presbytie des vieux peuples.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 833
     
  137. Les rides d'une nation sont aussi visibles que celles d'un individu.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 834
     
  138. La destruction des idoles entraîne celle des préjugés.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 837
     
  139. Nul être soucieux de son équilibre ne devrait dépasser un certain degré de lucidité et d'analyse.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 837
     
  140. Nombreux sont ceux qui s'apprêtent à vénérer n'importe quelle idole et à servir n'importe quelle vérité, pourvu que l'une et l'autre leur soient infligées et qu'ils n'aient pas à fournir l'effort de choisir leur honte ou leur désastre.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 840
     
  141. L'art de se survivre, ils [les occidentaux] s'y distinguent déjà.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 841
     
  142. La raison: rouille de notre vitalité.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 842
     
  143. On ne peut être normal et vivant à la fois.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 842
     
  144. L'esprit est vampire.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 845
     
  145. L'aspiration à "sauver le monde" est le phénomène morbide de la jeunesse d'un peuple.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 847
     
  146. L'habitude du raisonnement et de la spéculation est l'indice d'une insuffisance vitale et d'une détérioration de l'affectivité. Pensent avec méthode ceux-là seuls qui, à la faveur de leurs déficiences, parviennent à s'oublier, à ne plus faire corps avec leurs idées: la philosophie, apanage d'individus et de peuples biologiquement superficiels.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 849
     
  147. [...] le génie du regret.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 849
     
  148. [...] un peuple qui est un tourment pour lui-même est un peuple malade.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 850
     
  149. [...] songerie géologique.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 851
     
  150. Se savoir d'une engeance qui n'a jamais été est une amertume où il entre quelque douceur et même quelque volupté.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 852
     
  151. Créer une littérature c'est créer une prose.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 854
     
  152. Il n'est point aisé de n'être de nulle part, quand aucune condition extérieure ne vous y contraint.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 856
     
  153. Personne ne peut sauver la jeunesse de ses chagrins.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 856
     
  154. [...] devenir un vaincu décent, un réprouvé convenable.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 857
     
  155. [...] l'orgasme du remords.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 863
     
  156. [...] la rage d'un amour-haine.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 867
     
  157. [...] la volupté d'être épave [...]
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 868
     
  158. Le tact, vice terrien, préjugé des civilisations enracinées, instinct du protocole [...]
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 871
     
  159. [...] l'art de vivre [...] consiste dans l'expérience intégrale du présent.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 876
     
  160. [...] la haine équivaut à un reproche que l'on n'ose se faire à soi, à une intolérance à l'égard de notre idéal incarné dans autrui.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 878
     
  161. [...] à quelques criminels près, tout le monde aspire à avoir une âme publique, une âme-affiche.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 881
     
  162. L'écrivain, c'est sa fonction, dit toujours plus qu'il n'a à dire: il dilate sa pensée et la recouvre de mots. Seuls subsistent d'une oeuvre deux ou trois moments: des éclairs dans du fatras. Vous dirais-je le fond de ma pensée? Tout mot est un mot de trop. Il s'agit pourtant d'écrire: écrivons..., dupons-nous les uns les autres.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 882
     
  163. [...] ménopauses métaphysiques [...]
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 883
     
  164. L'expression n'étant pas de taille à se mesurer avec les événements, fabriquer des livres et s'en montrer fier, constitue un spectacle des plus pitoyables: quelle nécessité pousse un écrivain qui a écrit cinquante volumes à en écrire encore un autre? pourquoi cette prolifération, cette peur d'être oublié, cette coquetterie de mauvais aloi?
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 884
     
  165. La barbarie est accessible à quiconque: il suffit d'y prendre goût.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 884
     
  166. Examinez les esprits qui réussissent à nous intriguer: loin de faire la part des choses, ils défendent des positions insoutenables.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 885
     
  167. On ne détruit pas, on se détruit.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 885
     
  168. Plus rien à poursuivre, sinon la poursuite du rien. La Vérité? Une marotte d'adolescents, ou un symptôme de sénilité.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 887
     
  169. [...] ce climat d'asthme que créent les convictions [...]
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 887
     
  170. [s'] engager dans n'importe quoi sans y adhérer.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 888
     
  171. [...] j'ai eu le tort de fréquenter bon nombre de poètes. À quelques exceptions près, ils étaient inutilement graves, infatués ou odieux, des monstres eux aussi, des spécialités, tout ensemble tortionnaires et martyrs de l'adjectif, et dont j'avais surfait le dilettantisme, la clairvoyance, la sensibilité au jeu intellectuel. La futilité ne serait-elle qu'un "idéal"?
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 888
     
  172. [...] devenir métaphysiquement étrangers.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 888
     
  173. L'amour ou la haine que nous lui portons [à Dieu] révèle moins la qualité de nos inquiétudes que la grossièreté de notre cynisme.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 889
     
  174. L'expérience du vide est la tentation mystique de l'incroyant, sa possibilité de prière, son moment de plénitude.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 890
     
  175. Mes convictions sont des prétextes: de quel droit vous les imposerais-je?
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 893
     
  176. Virus de la prose, le style poétique la désarticule et la ruine: une prose poétique est une prose malade.
    La tentation d'exister, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 897
     
  177. Shakespeare : rendez-vous d'une rose et d'une hache...
    (Syllogismes de l'amertume, p.747, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  178. Ne cultivent l'aphorisme que ceux qui ont connu la peur au milieu des mots, cette peur de crouler avec tous les mots.
    (Syllogismes de l'amertume, p.747, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  179. Tout mot me fait mal. Combien pourtant il me serait doux d'entendre des fleurs bavarder sur la mort !
    (Syllogismes de l'amertume, p.748, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  180. Un livre qui, après avoir tout démoli, ne se démolit pas lui-même, nous aura exaspérés en vain.
    (Syllogismes de l'amertume, p.748, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  181. Tout Occidental tourmenté fait penser à un héros dostoïevskien qui aurait un compte en banque.
    (Syllogismes de l'amertume, p.748, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  182. Mystère. - mot dont nous nous servons pour tromper les autres, pour leur faire croire que nous sommes plus profonds qu'eux.
    (Syllogismes de l'amertume, p.749, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  183. Ce qui fait durer une oeuvre, ce qui l'empêche de dater, c'est sa férocité. Affirmation gratuite ? Considérez le prestige de l'Évangile, livre agressif, livre venimeux s'il en faut.
    (Syllogismes de l'amertume, p.749, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  184. Qu'une réalité se cache derrière les apparences, cela est, somme toute, possible ; que le langage puisse la rendre, il serait ridicule de l'espérer. Pourquoi s'encombrer alors d'une opinion plutôt que d'une autre, reculer devant le banal ou l'inconcevable, devant le devoir de dire et d'écrire n'importe quoi ? Un minimum de sagesse nous obligerait à soutenir toutes les thèses en même temps, dans un éclectisme du sourire et de la destruction.
    (Syllogismes de l'amertume, p.749, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  185. Le pessimiste doit s'inventer chaque jour d'autres raisons d'exister ; c'est une victime du « sens » de la vie.
    (Syllogismes de l'amertume, p.750, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  186. Il est incroyable que la perspective d'avoir un biographe n'ait fait renoncer personne à avoir une vie.
    (Syllogismes de l'amertume, p.751, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  187. Dans les tourments de l'intellect, il y a une tenue que l'on chercherait vainement dans ceux du coeur.
    Le scepticisme est l'élégance de l'anxiété.

    (Syllogismes de l'amertume, p.753, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  188. Être moderne, c'est bricoler dans l'Incurable.
    (Syllogismes de l'amertume, p.753, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  189. Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire.
    (Syllogismes de l'amertume, p.754, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  190. Nous sommes tous des farceurs ; nous survivons à nos problèmes.
    (Syllogismes de l'amertume, p.755, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  191. L'Ennui nivelle les énigmes : c'est une rêverie positiviste...
    (Syllogismes de l'amertume, p.756, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  192. Nos flottements portent la marque de notre probité ; nos assurances, celle de notre imposture. La malhonnêteté d'un penseur se reconnaît à la somme d'idées précises qu'il avance.
    (Syllogismes de l'amertume, p.756, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  193. Dans cet univers provisoire nos axiomes n'ont qu'une valeur de faits divers.
    (Syllogismes de l'amertume, p.757, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  194. Objection contre la science : ce monde ne mérite pas d'être connu.
    (Syllogismes de l'amertume, p.757, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  195. Comment peut-on être philosophe ? Comment avoir le front de s'attaquer au temps, à la beauté, à Dieu, et au reste ? L'esprit s'enfle et sautille sans vergogne. Métaphysique, poésie, - impertinences d'un pou...
    (Syllogismes de l'amertume, p.757, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  196. Stoïcisme de parade : être un passionné du « Nil admirari », un hystérique de l'ataraxie.
    (Syllogismes de l'amertume, p.757, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  197. La liberté ? Sophisme des bien portants.
    (Syllogismes de l'amertume, p.758, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  198. Quand l'idée se cherchait un refuge, elle devait être vermoulue, puisqu'elle n'a trouvé que l'hospitalité d'un cerveau.
    (Syllogismes de l'amertume, p.758, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  199. Technique que nous pratiquons à nos dépens, la psychanalyse dégrade nos risques, nos dangers, nos gouffres ; elle nous dépouille de nos impuretés, de tout ce qui nous rendait curieux de nous-mêmes.
    (Syllogismes de l'amertume, p.758, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  200. Tout problème profane un mystère ; à son tour, le problème est profané par sa solution.
    (Syllogismes de l'amertume, p.759, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  201. Le Réel me donne de l'asthme.
    (Syllogismes de l'amertume, p.760, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  202. On rencontre la Subtilité :
    [...]
    chez le femmes. Condamnées à la pudeur, elles doivent camoufler leurs désirs, et mentir : le mensonge est une forme de talent, alors que le respect de la « vérité » va de pair avec la grossièreté et la lourdeur.

    (Syllogismes de l'amertume, p.760, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  203. Le philosophe « généreux » oublie à ses dépens que d'un système seules survivent les vérités nuisibles.
    (Syllogismes de l'amertume, p.761, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  204. S'ennuyer c'est chiquer du temps.
    (Syllogismes de l'amertume, p.766, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  205. J'ai cherché en moi mon propre modèle. Pour ce qui est de l'imiter, je m'en suis remis à la dialectique de l'indolence. Il est tellement plus agréable de ne pas se réussir !
    (Syllogismes de l'amertume, p.766, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  206. Je vadrouille à travers les jours comme une putain dans un monde sans trottoirs.
    (Syllogismes de l'amertume, p.767, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  207. Toutes les eaux sont couleur de noyade.
    (Syllogismes de l'amertume, p.767, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  208. Don Quichotte représente la jeunesse d'une civilisation : il s'inventait des événements ; - nous ne savons comment échapper à ceux qui nous pressent.
    (Syllogismes de l'amertume, p.769, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  209. Le héros est périmé ; seul le carnage impersonnel a cours. Nous sommes des fantoches clairvoyants, tout juste propres à faire des simagrées devant l'irrémédiable. L'Occident ? Un possible sans lendemain.
    (Syllogismes de l'amertume, p.773, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  210. On cesse d'être jeune au moment où on ne choisit plus ses ennemis, où l'on se contente de ceux qu'on a sous la main.
    (Syllogismes de l'amertume, p.776, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  211. Sans Dieu tout est néant ; et Dieu ? Néant suprême.
    (Syllogismes de l'amertume, p.777, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  212. Au beau milieu d'études sérieuses, je découvris que j'allais mourir un jour...; ma modestie en fut ébranlée. Convaincu qu'il ne me restait plus rien à apprendre, j'abandonnai mes études pour mettre le monde au courant d'une si remarquable découverte.
    (Syllogismes de l'amertume, p.778, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  213. Ne me demandez plus mon programme ; respirer, n'en est-ce pas un ?
    (Syllogismes de l'amertume, p.779, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  214. Quel dommage que, pour aller à Dieu, il faille passer par la foi !
    (Syllogismes de l'amertume, p.783, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  215. Réfutation du suicide : n'est-il pas inélégant d'abandonner un monde qui s'est mis si volontiers au service de notre tristesse ?
    (Syllogismes de l'amertume, p.783, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  216. Hors la matière, tout est musique : Dieu même n'est qu'une hallucination sonore.
    (Syllogismes de l'amertume, p.786, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  217. Le secret d'un être coïncide avec les souffrances qu'il espère.
    (Syllogismes de l'amertume, p.787, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  218. La Création fut le premier acte de sabotage.
    (Syllogismes de l'amertume, p.788, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  219. Le grand forfait de la douleur est d'avoir organisé le Chaos, de l'avoir dégradé en univers.
    (Syllogismes de l'amertume, p.789, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  220. Toute croyance rend insolent ; nouvellement acquise, elle avive les mauvais instincts ; ceux qui ne la partagent pas font figure de vaincus et d'incapables, ne méritant que pitié et mépris. Observez les néophytes en politique et surtout en religion, tous ceux qui ont réussi à intéresser Dieu à leurs combines, les convertis, les nouveaux riches de l'Absolu. Confrontez leur impertinence avec la modestie et les bonnes manières de ceux qui sont en train de perdre leur foi et leurs convictions...
    (Syllogismes de l'amertume, p.792, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  221. L'art d'aimer ? C'est savoir joindre à un tempérament de vampire la discrétion d'une anémone.
    (Syllogismes de l'amertume, p.793, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  222. Heureux en amour, Adam nous eût épargné l'Histoire.
    (Syllogismes de l'amertume, p.794, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  223. Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la Création fictive, le néant péremptoire.
    S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu.

    (Syllogismes de l'amertume, p.797, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  224. Que sont toutes les mélodies auprès de celle qu'étouffe en nous la double impossibilité de vivre et de mourir !
    (Syllogismes de l'amertume, p.797, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  225. À quoi bon fréquenter Platon, quand un saxophone peut aussi bien nous faire entrevoir un autre monde ?
    (Syllogismes de l'amertume, p.797, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  226. Point de musique véritable qui ne nous fasse palper le temps.
    (Syllogismes de l'amertume, p.798, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  227. La musique, système d'adieux, évoque une physique dont le point de départ ne serait pas les atomes, mais les larmes.
    (Syllogismes de l'amertume, p.798, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  228. Si Noé avait eu le don de lire l'avenir, il n'est point douteux qu'il se fût sabordé.
    (Syllogismes de l'amertume, p.800, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  229. Les événements, - tumeurs du Temps...
    (Syllogismes de l'amertume, p.800, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  230. Évolution : Prométhée, de nos jours, serait un député de l'opposition.
    (Syllogismes de l'amertume, p.800, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  231. L'histoire, en effet, se ramène à une classification des polices ; car de quoi traite l'historien, sinon de la conception que les hommes se sont faite du gendarme à travers les âges ?
    (Syllogismes de l'amertume, p.801, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  232. L'homme sécrète du désastre.
    (Syllogismes de l'amertume, p.801, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  233. Toutes les calamités - révolutions, guerres, persécutions - proviennent d'un à-peu-près... inscrit sur un drapeau.
    (Syllogismes de l'amertume, p.803, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  234. Un homme politique qui ne donne pas quelque signe de gâtisme me fait peur.
    (Syllogismes de l'amertume, p.803, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  235. L'anxiété - ou le fanatisme du pire.
    (Syllogismes de l'amertume, p.803, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  236. Je crois au salut de l'humanité, à l'avenir du cyanure.
    (Syllogismes de l'amertume, p.806, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  237. Il n'est qu'un esprit lézardé pour avoir des ouvertures sur l'au-delà.
    (Syllogismes de l'amertume, p.806, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  238. Le secret de mon adaptation à la vie ? - J'ai changé de désespoir comme de chemise.
    (Syllogismes de l'amertume, p.807, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
  239. Le spermatozoïde est le bandit à l'état pur.
    (Syllogismes de l'amertume, p.812, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, 1995)
     
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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 16:49
  1. Merdre.
    (Ubu roi, p.31, Folio n°980)
     
  2. [...] j'ai changé le gouvernement et j'ai fait mettre dans le journal qu'on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système j'aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m'en irai.
    (Ubu roi, p.78, Folio n°980)
     
  3. [...] disparais de ma présence.
    (Ubu roi, p.82, Folio n°980)
     
  4. Sabre à finances, corne de gidouille, madame la financière, j'ai des oneilles pour parler et vous une bouche pour m'entendre.
    (Ubu roi, p.83, Folio n°980)
     
  5. Père Ubu : Ji tou tue au moyen du croc à merdre et du couteau à figure.
    Mère Ubu : Comme il est beau avec son casque et sa cuirasse, on dirait une citrouille armée.

    (Ubu roi, p.86, Folio n°980)
     
  6. Au fond, nous pensons que cocuage implique mariage, donc que le mariage sans cocuage n'est point valable.
    (Ubu cocu, p.180, Folio n°980)
     
  7. Vive l'armerdre !
    (Ubu enchaîné, p.195, Folio n°980)
     
  8. Ma petite Éleuthère, il ne faut pas laisser les hommes libres prendre trop de libertés.
    (Ubu enchaîné, p.198, Folio n°980)
     
  9. Les gens sages, afin de ne point perdre leurs chiens, leur pendent un grelot au cou, et il est prescrit aux bicyclistes de s'annoncer, de peur d'accident, par une clochette qu'on entende au moins à cinquante pas. De même, on juge de la fidélité d'un maître quand il carillonne pendant cinquante minutes. Il veut dire : Je suis là, soyez en repos, je veille sur vos loisirs.
    (Ubu enchaîné, p.206, Folio n°980)
     
  10. Il y a donc des gens que cela embête d'être libres.
    (Ubu enchaîné, p.223, Folio n°980)
     
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